Une croix pour signature

Eurydice constitue le dilemme d’un nom suggestif dans un univers de mystère. Attirée très jeune par le chant, elle est assidue aux célébrations tenues tous les deux dimanches dans l’église de sa section rurale. Elle se souvient confusément des mots de sa mère partie trop vite, qui la rendaient heureuse. Ses sœurs cadettes fréquentent l’école, sa tâche est de vendre au marché le surplus des récoltes. Malgré le sort injuste réservé à Eurydice, les trois sœurs se considèrent une en trois. À Port-au-Prince, le caractère d’Eurydice, la marchande ambulante, lui permet de nouer de solides relations avec Maryse, une nouvelle mamie et madame, une bourgeoise des hauts quartiers. Pour s’être défendue contre une tentative de viol, elle dut traverser avec déchirement, la frontière qui mène en République dominicaine. Elle y trouvera en la personne du lieutenant Arturo Vega, l’amour qui se concrétisera des années plus tard. À Paris, elle rencontrera sa sœur artistique, l’Africaine Myriam Selese. Montréal deviendra son port d’attache. Chloé l’a rejointe, porteuse d’un terrible secret de nature à perturber l’amour qui les unit. Eurydice restera-t-elle la voix de la diaspora haïtienne.