De l'omniprésence à la discrétion

Nicolas Sarkozy a accédé au pouvoir grâce à un modèle de communication d’un nouveau genre, faisant dans un premier temps sa popularité… avant de se retourner contre lui. Prônant une gouvernance du temps réel, poussant à l’extrême les techniques de marketing politique jusque là seulement esquissées par ses prédécesseurs à l’Élysée, son élection en 2007 fait entrer de plain-pied la France dans une ère nouvelle : celle de la vidéocratie. Durant les six premiers mois, Nicolas Sarkozy se comporte en hyper-président, saturant l’agenda politique, mettant en scène son pouvoir et son intimité. Son modèle de communication est avant tout basé sur l’image, qui supplante le discours, induisant une présence importante sur le terrain pour montrer une proximité avec le peuple. Chaque jour, il fournit aux Français son lot de gestes via les écrans de télévision. Si cette stratégie s’est révélée efficace dans une dynamique ascendante de la campagne électorale de 2007 et du traditionnel « état de grâce » d’un président fraîchement élu, elle est devenue néfaste quand quelques gestes maladroits ont contribué à construire une autre réalité : celle d’un président moins sûr de lui.