Être protestant en Nouvelle-France

En 1627, la Compagnie des Cent-Associés est fondée par Richelieu et se doit de gérer la traite des fourrures tout en assurant le peuplement de la Nouvelle-France. L'article II de sa charte de fondation précise que la Nouvelle-France doit être peuplée uniquement de "François catholiques", faisant théoriquement de la colonie une terre interdite aux autres confessions. Pourtant, de nombreux protestants vont s'y installer bénéficiant d'une certaine tolérance à la condition de vivre publiquement en catholique. Ont-ils malgré tout réussi à sauvegarder une identité réformée, à créer des liens particuliers entre eux susceptibles de constituer une communauté? Ou ont-ils, dans les affres de la Révocation, dû subir une assimilation implacable? L'absence de culte empêche d'étudier les marqueurs confessionnels utilisés habituellement pour circonscrire l'identité réformée. Contournant la difficulté, le présent ouvrage se propose de réaliser une étude sociale et économique des protestants en Nouvelle-France à partir des actes notariés et des registres d'état civil. La religion imprègne tous les aspects de la vie et cette influence peut être décelée.