L'Orient de l'imaginaire colonial

L'Orient constituait au XIXe siècle, un thème de curiosité autour duquel gravite une imagerie foisonnante qui le fait réduire à un nombre de clichés et stéréotypes, relevant à la fois du fantasme et du mépris de celui qui prend l'initiative de l'étudier, l'analyser, le représenter pour ensuite le dominer. L'imaginaire colonial envahit alors l'esprit occidental pour en faire un prisonnier d'images véhiculées principalement par le mouvement orientaliste.Dans Tartarin de Tarascon, Alphonse Daudet, malgré l'intention parodique, se trouve imprégné et façonné comme la majorité des Occidentaux à cette époque, par un imaginaire colonial qui lègue à l'Orient tout ce qui relève de l'animalité et de la barbarie, mais aussi du vice et de la pourriture, selon Daudet. Toutefois, la position de ce dernier concernant le mouvement colonial français en Algérie est dotée d'ambigüité, étant donné qu'il se révèle comme un non partisan de la mission colonisatrice en Algérie. Cependant, ce positionnement n'est que l'expression d'un profond mépris de cet auteur français, pour l'Orient et les Orientaux, puisqu'il conçoit mal le fait de se mêler à cette race qu'il qualifie de "pourrie".