W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec, une dystopie postmoderne

Toutes les utopies, toutes les histoires sont comblées de blancs et de trous noirs. Elles sont réversibles et risquent de se métamorphoser en simulacres. L’utopie de retrouver l’enfance et de combler les lacunes de son identité et de sa mémoire échouent comme le font toutes tentatives de créer des utopies sociales. Il est vain de chercher des paradis perdus et des îles paradisiaques. Les souvenirs d’enfance ne peuvent servir que de coordonnées, de points de départ. Les leçons de l’Histoire humaine doivent servir d’avertissement et de prévention. Des horizons déjà surmontés incitent les lecteurs et le public à rester vigilent, à porter des jugements envers tout ce qui se passe autour d’eux et à ne pas laisser une idéologie quelconque mise en spectacle nous rendre des spectateurs passifs. Ces coordonnées sont là pour nous rappeler que tout scénario social et humain peut se répéter d’une façon encore plus aberrante et à tout moment, qu’il faut éviter devenir spectateur impassible des atrocités, rouage mécanisé du spectacle total.