Le Pauvre et le Rêve

...La dialectique entre le pauvre et le rêve peut avoir, sinon a aussi une valeur positive. Il est faux de croire qu’à homme pauvre correspond un manque d’intelligibilité, une faible intelligence ; il serait même absurde de considérer que les pauvres ne rêvent pas, ou qu’ils ne peuvent pas rêver, au sens positif du terme. Si la majorité des pauvres a accepté le préjugé que leur condition matérielle influe sur leur intellect, qu’ils ne peuvent pas s’émanciper, il y a que certains d’entre eux s’autorisent à faire des projets, à croire en leur projet. Et ces préjugés tenaces, enfouis dans le subconscient de bien des personnes démunies, doivent mourir ; il faut que les pauvres apprennent à se trans-cender et à se dépasser, c’est-à-dire sortir de cette mentalité de perdant. Ils doivent, au contraire, avoir une mentalité des gagnants, et ils le peuvent, bien sûr, à condition qu’ils adoptent un nouveau comportement, celui de lutter contre toute idée qui considère que la pauvreté est synonyme de manque d‘intelligence créative. ( Extrait, pp. 88-89.)