Tendances actuelles des études africaines

Mes activités d’enseignement et de recherche m’ont conduit à la rencontre d’un sérieux conflit entre les animateurs des études africaines en vue de leur contrôle. La gestion des études africaines depuis la colonisation par les africanistes avait engendré un savoir faux sur l’Afrique. C’est ce qu’on a appelé la « bibliothèque coloniale » Les spécialistes africains des études africaines ont décidé d’opérer une rupture épistémologique en déconstruisant la «bibliothèque coloniale» en décolonisant les études africaines. Parallèlement, ils ont entrepris un véritable renouvellement de l’historiographie africaine de façon à «enseigner autrement» l’histoire de l’Afrique. C’est d’abord la création et le renforcement des associations des professeurs d’Histoire pour conduire la rupture épistémologique et le renouvellement historiographique. C’est ensuite la rédaction d’une histoire générale de l’Afrique par l’UNESCO. En définitive, le conflit qui s’est intensifié autour des études africaines entre africanistes et « afrocentristes » a fini par prendre l’allure d’une lutte pour le marché de la recherche. La solution à ce conflit d’intérêt, c’est l’accès à parts égales à ce marché.