Une alternance à l'épreuve du cyclone occidental au Congo-Kinshasa

En intervenant régulièrement dans un régime politique, l’alternance génère une recomposition périodique des rapports de force entre les partis de la majorité et ceux de l’opposition. Le pouvoir, avant de l’exercer, il faut le conquérir, et pour y arriver pas mal des stratégies, orthodoxes et non-orthodoxes, doivent être peaufinées. Cela s’affectionne selon qu’on est au pouvoir ou selon qu’on est dans l’opposition. Le fait d’être à la majorité ou à l’opposition n’est ni un dictat d’un camp sur l’autre ni un tirage au sort. Cet essai fait une analyse inversée d’une proposition généralement acceptée en sciences politiques, c’est-à-dire les conclusions des lois de Maurice Duverger. Par ailleurs, les rivalités et les interférences dans les affaires intérieures de l’Etat congolais se sont accrues en ce moment où la ruée vers les ressources congolaises dicte le reclassement géopolitique de la RDC. Ces considérations géostratégiques ne vont sans contribuer à dénaturer le processus d’alternance. Ainsi, face à l’enjeu institutionnel, le processus d’alternance au pouvoir, tout en ne restant qu’« un délice et un test démocratiques», donne des signes d’essoufflement et d’inquiétudes.