Les défis du gouvernement démocratique en Afrique subsaharienne

Longtemps considérée comme une terre d'élection des dictatures du développement, l'Afrique noire, pressée par ses populations et ses bailleurs de fonds occidentaux, a entamé sa mue démocratique depuis 1990. Presque trente ans après le début de cette évolution historique, le moment semble propice pour dresser un bilan exhaustif de l'adhésion de l'Afrique subsaharienne au gouvernement démocratique. Le tableau est en demi-teinte. Aucun pays n'échappe au vent d'ouest. Partout ont fleuri des constitutions libérales fondées sur l'Etat de Droit et la démocratie pluraliste. Mais derrière le poids des mots, le choc des maux. Rares sont les pays qui, à la veille du trentième anniversaire du Renouveau démocratique, paraissent avoir acclimaté le gouvernement démocratique: l'Afrique du Sud, le Bénin, le Botswana, le Ghana... paraissent d'heureuses exceptions. Encore faut-il ne pas trop gratter le vernis démocratique de peur de découvrir une réalité peu satisfaisante. Partout ailleurs c'est le tumulte des manipulations constitutionnelles, des crises électorales, des refus d'alternance. L'Afrique noire refuse-t-elle la démocratie? Peut-elle encore relever le défi de la liberté?