L'oeuf dans la nature morte du XVIIIè siècle

L’œuf renferme sous sa coquille tout un contenu d’énigmes, d’interrogations, tout un monde inconnu dont la révélation sera d’un grand intérêt pour qui désire percer le mystère. L’œuf ne contient encore qu’un germe, une ébauche de vie; c’est à partir de cette minuscule cellule que va se développer la manifestation. L’histoire de l’œuf commence dès l’origine du monde et s’enrichit rapidement d’une forte symbolique quasi-universelle selon laquelle notre univers serait né à partir d’un œuf. Cette naissance cosmogonique revêt autant de formes qu’il y a de peuples. La religion chrétienne, entre autres, fera de l’œuf le symbole de la résurrection qui prendra tout son sens dans les fêtes et les rites pascals. L’œuf est un modèle de sobriété. Il incarne la simplicité d’une idée ingénieuse aussi bien que la modestie d’un maigre repas. La gastronomie l’utilisera largement. Quant à l’œuf dans la peinture, c’est un autre chapitre où les illustrations abondent. Il y a les œufs émouvants de Chardin les oeufs bien dessinés de Delaporte, les œufs cassés de Boucher et de Greuze et enfin les œufs parfaits de Meléndez. Et il ne s’agit là que du XVIIIème siècle...