TAP–TAP BWAFOUYE FACE À L’URBANISATION DE PORT-AU-PRINCE

Transport en commun et quotidienneté sont intimement liés. Si celui-là traduit un mouvement collectif à double sens (aller et venir), celui-ci sous-tend le mouvement du temps sous l’action de l’Homme: les activités de production au regard de l’heure. Mobilité spatiale et mobilité sociale deviennent deux éléments incontournables dans la pensée du transport urbain; des éléments qui se greffent sur le mode de vie de chaque société. Culturellement, le tap-tap bwafouye participe à ces deux formes de mobilité. Il symbolise le médium de la rapidité, laquelle est la variable dépendante de l’intention des acteurs – Aller et/ou revenir plus vite ! Il souscrit à la logique d’accroissement de la production dont la ville a besoin pour satisfaire la demande de sa population. L’urbanisation de Port-au-Prince, pour ainsi dire, ne saurait en faire l’économie – d’autant plus qu’il synthétise, par sa carrosserie, l’action de plusieurs artisans qui apportent de la couleur et du rythme à l’existence urbaine. Cependant, la concurrence déloyale d’autres moyens de transport collectif et l’urbanisation vertigineuse de Port-au-Prince, ne vont-elles pas faire disparaitre le bwafouye de la circulation?