Maurice Blanchot: Écriture et Altérité

"Sous le nom de Thomas, dans cette position où l'on pouvait me nommer et me décrire." (Thomas l'obscur). Chez Blanchot, "Thomas" dépasse le cadre d'un simple nom, c'est un notion apte à traduire le mode d'être spécifique de l'écriture. Nous proposons le concept de "Thomagraphie" une écriture à partir du topos grec de l'Autre: Θαυμά ("Thômà", "thauma": phénomène prodigieux, émerveillement questionnant), et Θαυμαστος (thomastos: la singularité dont on ne réussit pas à rendre raison), une formulation des lois régissant l'organisation esthétique et philosophique du discours sur le sens et l'écriture incarnés dans "Autrui" en tant que "ab-alio" et "ab-solus", et conçus comme Désastre , Neutre, Désœuvrement. Un parcours interprétatif susceptible d'éclairer l'écriture blanchotienne où l'exigence esthétique et l'exigence éthique de l'Autre cheminent parallèlement. Par "thaumagraphie", il faut entendre la primauté accordé dans l'œuvre de Blanchot à l'altérité hyperbolique de "l'Autre" que cristallisent la condition de "l'être juif" et la philosophie de la "pensée judaïque".