Du chronotope de la Gare du Nord-Paris à la ville à mille temps

Depuis deux décennies, nous observons un mouvement de transformations profondes de nos sociétés contemporaines, et particulièrement des rythmes de la vie quotidienne. L’hypothèse avancée est la désynchronisation du temps local quotidien et l’intégration de la vie des citadins au temps mondialisé. C’est l’idée que la diversification des nouveaux rythmes urbains pose le problème de la cohésion sociale, voire de l’unité urbaine. Dans cette situation nouvelle, a t-on produit des outils d’analyse adaptés à l’investigation des mutations de la ville contemporaine? En quoi l’interprétation de la Gare du Nord comme un chronotope peut-elle faire émerger des idées de projet de transformation de cet espace de transport? La société fordiste a volé en éclats laissant place à une ville de la postmodernité, où le temps étiré 24 heures sur 24 transforme les localisations sous l'effet des pratiques quotidiennes des habitants. L’idée est bien illustrée par le complexe d’échanges de la Gare du Nord, qui témoigne d’une "physique" urbaine bouleversée. Même si le recueil des données sur le chronotope urbain s’est révélé difficile, il y a là matière à un vrai renouvellement des études urbaines.