Colonialisme de bonne volonté à l'épreuve en Kabylie

L'étude de Bousse Allouche porte sur la vision qu'Albert Camus se faisait de la Kabylie à l'époque de la deuxième guerre mondiale. L'utilité du travail de mon collègue va bien au-delà de la simple justification universitaire. Une sorte d'hypogramme soutient chez l'auteur une clairvoyance des plus remarquables. L'auteur de ce livre a vu juste. Si le professeur Allouche est très proche de la position de Mouloud Feraoun, elle est claire quand il s'identifie au fils du pauvre. C'est d'une manière des plus efficaces qu'il révèle les différences et les nuances qui séparent la vision de Camus qui a toujours "voulu dire" et celle de Feraoun qui "s'est contenté de faire." Comme le professeur Allouche l'indique, nous devons nous pencher sur les raisons qui entourent la motivation de l'apostrophe inchoative de Feraoun. Le professeur Allouche suggère que Feraoun vise Camus. Il ne serait guère exagéré d'affirmer que Camus fait ici preuve de "mauvaise foi." L'existence d'un peuple est niée. Les résultats des analyses subtiles du professeur Allouche semblent en parfait accord avec ceux des historiens. (Alexandre L. Amprimoz)