Stabilité des États-Nations et sécurité transfrontalière

C’est dans un contexte de la faiblesse des institutions étatiques que le concept de zone grise émerge et devient une préoccupation internationale. La CIA a identifié en 2004, cinquante régions du monde dans lesquelles le gouvernement central n’exerce plus son autorité légitime et où, terroristes et trafiquants y trouvent un terrain favorable. Toutefois, cette relative déficience, si elle s’explique par d’autres facteurs, est tout aussi inhérente à l’attitude inconséquente de l’Etat dans la réalisation de ses missions régaliennes. Ainsi, en quoi la gestion des zones grises constitue le facteur profond dans la prolifération des conflits en Afrique subsaharienne ? La fin de la Guerre Froide et son influence sur l’Etat Nation a-t-elle une part de responsabilité dans la compréhension de cette conflictualité? Les enjeux autour des zones grises sont-ils un obstacle à la stabilité dans cette partie du continent ? L’éclosion des zones grises découlerait-elle d’une gestion approximative de l’Etat central ? N’est-il pas vrai que ces zones, du point de vue constructiviste, pourraient connaître une certaine paix ? Voilà autant de questions auxquelles cet ouvrage apporte des éléments de réponse.