Le Goncourt, du vœu d’un écrivain au leadership sur le roman

Face à l’évolution du secteur du livre depuis les années 1860, aux stratégies des maisons d’éditions pour trouver l’auteur de demain, des moyens marketing mis en place lors du lancement et des guerres entre éditeurs pour l’obtention d’un prix lors de la rentrée littéraire, est-ce que les prix littéraires et plus spécifiquement le Prix Goncourt ne se sont-ils pas imposés, au fil des siècles, comme des marques à part entière ? A la première lecture du terme « Prix littéraire », il apparaît comme une contradiction dans son expression. En effet, le terme de « prix » peut-être lu comme une distinction, une récompense qu’on reçoit lors de concours et qui structure notre société depuis l’enfance jusqu’aux compétitions adultes (dans le domaine du sport, des arts, etc.). Mais le terme de « prix » peut aussi bien être entendu comme une valeur, en nombre ou non, associée à un produit ou un service et qui régit la société depuis l’invention du troc. La notion économique du « Prix littéraire » serait alors tellement proche qu’elle serait incluse dans son essence même et si oui, n’est-il pas contradictoire de parler de prix autour d’une œuvre qui se veut unique ?