La défiguration autolytique

Cette expérience clinique est le reflet d’une prise en charge longue et lourde vécue en milieu hospitalier. Des informations sont recueillies auprès d’un patient dont le visage s’est effacé de la surface du monde dans un acte désespéré d’autolyse. Le sujet d’action est un personnage débordant d’énergie, volontaire et ambitieux. Le sujet nous confesse appartenir à une famille non communicante et repliée sur elle-même. Sur le plan de l’affectivité, il dit avoir été frustré de n’avoir pu exprimer sa véritable nature homosexuelle. Dans un contexte parisien dégagé de tout préjugé, il s’abandonne au dynamisme du monde ghettoïque et fait la rencontre d’une personne. Le sensible de cette relation reproduit une soumission conjointe inextricable. Après plusieurs années de vie commune, le compagnon décède dans les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Si le monde est confronté aux sinistres spectacles du plus terrible attentat de l’histoire, l’anéantissement vient frapper l’existence du sujet endeuillé pour le réduire à un état d’épave.