Nicotine et schizotypie: l'hypothèse de l'auto-médication

La schizotypie est un trait de personnalité présent de manière non pathologique dans la population générale. Ce trait est proche qualitativement (symptômes exprimés) et génétiquement de la schizophrénie. Il peut être évalué à l’aide du questionnaire O-LIFE selon trois dimensions i.e. schizotypie positive (Unusual Experiences), négative (Introvertive Anhedonia) et la désorganisation cognitive. Des études ont montré que la consommation de nicotine est positivement liée à la tendance schizotypique et à la schizophrénie. Ces personnes fument généralement plus et commencent souvent à fumer dès l’adolescence. Par son action neurobiologique, la nicotine permet de diminuer les symptômes négatifs ainsi que d’améliorer les performances cognitives. Cette consommation élevée de nicotine se ferait alors dans un but d’auto-médication. Dans cette étude nous avons cherché à observer des liens entre la tendance schizotypique, l’âge du début de consommation de nicotine et les performances cognitives (ici surtout l’attention soutenue, la mémoire de travail, la flexibilité cognitive), chez les personnes de la population générale.