Esthétiques, frontières et fusion : le cas des créateurs africains

Le constat est simple : défilés, collections... le thème «Afrique» est récurrent, les créateurs africains, eux, sont quasi-absents du système de mode international. Pourquoi? Y répondre exige de se référer aux travaux des premiers couturiers non occidentaux à avoir exporté leur esthétique et conquis un marché international, les japonais Kenzo, Issey Miyaké... Observer ces précurseurs ou d'autres tels que l'indien Manish Arora, le libanais Elie Saab permet d'appréhender ce phénomène et de noter que diffuser son esthétique, présuppose de la fusionner avec des éléments admis de tous, en l’occurrence ceux du vestiaire occidental. Pour faciliter la projection et l'adhésion de ceux à qui elle est destinée. Il est indéniable que les africains aussi opèrent cette fusion, et pourtant leurs créations sont encore perçues comme caricaturales voire folkloriques. Ce travail a consisté à analyser ce manque de désirabilité et à déterminer les ingrédients constants d'une fusion rencontrant l'acceptation du marché. De plus, une génération montante, de créateurs africains, consciente de ses opportunités, semble entamer cette évolution résolument inscrite dans les codes internationaux.